Nicolas et Internet

Internet a ceci d'extraordinaire qu'il permet de faire vivre l'âme d'un être sensible disparu en 1994. Peut-être l'avez vous rencontré? Peut-être l'avez vous connu? Peut-être vous sentez vous proche de lui? Nicolas sans nostalgie vous fait participer à ses passions, ses doutes, son amour des mots et des rapports humains. N’hésitez pas à intervenir et à multiplier les facettes d’un être cher.

À l’âge où Nicolas est décédé, Internet n’était pas développé et il n’est pas sur, qu’en amoureux des lettres, il n’ait pas eu quelques réticences à s’y mettre. Mais Nicolas était aussi curieux du monde qui l’entoure, des arts et des sciences et il est probable qu’il aurait utilisé ce moyen là pour communiquer aussi.


mardi 5 janvier 2010

 
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Epilepsie

Dans cette étreinte forcenée avec le temps
Qui sans fin m’enveloppe et m’enserre, décidément,
Je ne puis que me jeter à terre, à l’état convulsif.

Point d’excuse n’y voyez, ou d'autre fadaise de bourgeois mal élevé et mal baisé. Foutaise !
C’est un état de solitude extrême, sans retour aucun.

Dans la rue triquent les marteaux-piqueurs.
Dont la lance te pénètre à en hurler de douleur !
Les gens sont sourds et ne m’entendent point gémir.

Paris, 02.02.92, 9h00

samedi 2 janvier 2010

Suippes

 
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Cendrillon

Cendrillon de l’écrin de la nuit,
de ton gant à la texture de terre,
tu frôlas ma joue
où mourrait une goutte céleste.

Cendrillon des feus
des pays qui se mordent,
sur les croissants de lune,
tu posas ta bouche salée que pleurait l’océan.

Cendrillon des murs sanglants des cités
où résonnent les mâchoires acérées
des rages emprisonnées,
de ton pied parfumé,
tu traversas le sang et les larmes confondues
de tes amants d’un jour
que font hurler les miroirs du souvenir.

Cendrillon des rues
où se gèle l’empreinte du ciel,
reviens de ton gant à l’odeur de peau
frôler mon autre joue.

Suippes

 
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Le 12/11/91

Les trottoirs déteignent sur le ciel.
Les nuages chuchotent à la bruine collante
de troubler plus encore
nos yeux dans la pénombre.

Après-midi de novembre au profil de mort.
Les passants frileux
portent dans leurs mallettes
les deuils d’une vie entière.

Les pas glissants sur la chaussée perfide
à l’unisson entament un blues sans appel.
L’eau a le gout du sable triste.
En face se dresse un hôpital pour enfants.

Dans ce brouillard en crête de coq
luisent des yeux purs
qui réchauffent la pensée congelée.
Ce sont les petits aux sourires sans âge.

Les actes des au delà de fièvre
nomme l’espoir défaisant les croyances.

Café de Paris

Un couple sur une affiche de Porto.
L'éponge du serveur sèche les nostalgies sur le zinc.
Des yeux voilés; l'Indo; l'Algérie; des photos sales, ridées; les plaies d'une vie. Le poing rageur frappe le comptoir. Une Mouche morte, les pieds dans les mégots.
"Chaude devant, chaud devant".
Un baiser perdu sur une affiche de porto.
Les gens qui souffrent d'amour jouissent comme des fous.
Paroles, paroles de comptoir.
Des talons aiguilles percent les artères de la ville.
Dernière Gauloise ...
Rimbaud, Apollinaire, attendent encore dans les miroirs d'être servis.
Une larme sur une affiche de porto.

Rue Boileau

Pose ton doigt
sur les cordes de mon cœur.
Aspire le dernier reflet de mon rêve.
Effleure de ton talon
le pavé coupant qui me fit saigner.
Traverse la rue que je hantais
quand mon ombre inventait la tienne.

vendredi 1 janvier 2010